La première épreuve qualificative pour le Rolex Grand Prix, le Turkish Airlines-Prize of Europe, fit vibrer la foule venue s’amasser au CHIO d’Aix-la-Chapelle. À l’issue d’un palpitant barrage, le Britannique Ben Maher remporte le premier prix, talonné par Eduardo Alvarez Aznar, qui s’installe à la deuxième place.
Onze couples de chevaux et de cavaliers méritèrent leur ticket pour le barrage. C’est le cavalier néerlandais, Marc Houtzager, qui mit la pression sur ses concurrents avec un passage prudent en 50,13 secondes et qui réalise le premier sans-faute du tableau des scores. Pour le plus grand plaisir de son public, l’Allemand Daniel Deusser démontra son enviable habileté et fit près de trois secondes de mieux que Houtzager. Il prit la tête sous les acclamations des spectateurs patriotes. Malheureusement, il ne garda pas longtemps sa place en pole position, car le Britannique Ben Maher et son notoirement rapide hongre alezan, Explosion W, produisirent un tour électrisant et terminent en 46,28 secondes, chrono qui se révèlera trop difficile à battre.
Explosion W semble être en excellente forme. Comment était-il durant cette première épreuve ?
C’est la première fois qu’il vient à Aix-la-Chapelle. Dans sa vie, il n’a pas encore connu beaucoup d’arènes comme celle-là. Mais quand vous préparez ce cheval et que vous l’enfourchez, il vous fait croire que vous êtes capable de tout. Il me rend la vie et la tâche tellement plus faciles que la plupart des autres !
Il y a eu quelques problèmes près de l’eau. Est-ce que cela a posé des difficultés à Explosion ?
Ce n’était pas un problème pour lui, mais ça l’a été pour moi ! J’ai commis une erreur : j’ai mis huit foulées dans la première manche au lieu de neuf. J’ai reçu un coup de pied à la tête ce matin suite à une chute, alors peut-être que je ne sais plus compter ! Mais il a réparé ma petite erreur et c’est ce qui fait toute la différence entre un cheval incroyable comme lui et quelques-uns des autres chevaux que j’ai pu avoir.
Ce parcours semblait être assez difficile pour une première épreuve 5* du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qu’en pensez-vous ?
Je suis d’accord. C’était une première épreuve difficile, mais lorsqu’il y a une certaine tension, comme ici dans une compétition, cela permet aux spectateurs de voir du bon sport. C’était un grand parcours et si l’on en juge à cela, on en sait maintenant un peu plus sur ce qui pourrait nous attendre dimanche pour le Rolex Grand Prix.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est réputé comme étant l’une des meilleures manifestations équestres du monde. Qu’est-ce que ça fait de gagner ici ?
Je ne me lasse jamais de gagner. J’ai l’esprit de compétition ! Je pense que la différence quand on gagne ici, c’est la taille de l’arène et le nombre de fans qui regardent. Il n’y a pas ça dans notre sport normalement. Je pense que ce qui rend cette compétition encore plus spéciale, c’est de monter sur une piste qui est chargée d’une aussi longue histoire sous les regards de tant de gens. C’est pour cette raison qu’autant de cavaliers veulent gagner ici.
Comment s’est déroulée votre préparation pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai vraiment concentré mon entrainement sur la rivière. Je me suis beaucoup concentré sur l’entraînement de mon cheval (Toveks Mary Lou) a sauté la rivière. C’est la seule difficulté sur laquelle elle peut parfois ressentir quelques tensions. Nous nous sommes donc beaucoup entraînés pour notre venue. Elle saute très bien et elle est en excellente forme, donc nous nous sommes focalisés sur la rivière.
Comment Toveks Mary Lou réagit-elle à l’ambiance du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je dois dire qu’hier, elle a merveilleusement bien sauté dans l’épreuve à 1m45, donc j’étais ravi. On ne sait jamais vraiment comment les chevaux vont être. Un cheval va adorer être dans une grande arène comme celle-là, et ce sera alors la meilleure arène du monde, tandis qu’un autre sera un peu plus timide et la trouvera impressionnante, et l’arène ne sera alors pas si bonne. Mary Lou s’y est plu hier et elle était bien, alors je suis rassuré pour la semaine à venir.
Avez-vous ressenti de la pression supplémentaire parce que vous êtes l’actuel prétendant au Rolex Grand Slam ?
Pas vraiment, je ressens de la pression à tous les concours, pour être honnête. Il n’y a que quelques grandes compétitions par an et Mary Lou est un cheval tellement formidable que je veux toujours faire de bonnes performances pour elle. Je veux toujours qu’elle ait de bons résultats aux compétitions auxquelles nous participons, sinon j’ai l’impression que c’est du gâchis. Bien sûr, ici, à Aix-la-Chapelle, il y a toujours plus de pression puisque c’est le Rolex Grand Prix que tous les cavaliers veulent remporter.
Comment sera le parcours de dimanche ? Y aura-t-il des passages particulièrement difficiles ?
Le parcours de dimanche ? Je ne sais pas. Il y aura deux manches et le barrage. Les obstacles peuvent atteindre 1m70. Il y aura deux ou trois sauts à 1m70 et le double de bidets. Nous aurons ici, dimanche, l’un des parcours les plus difficiles de l’année.
Combien de sans-fautes attendez-vous ?
Je pense que nous devrions finir avec trois ou quatre cavaliers au barrage, ce serait le résultat parfait. Mais on ne sait jamais – c’est du saut d’obstacles.
D’après vous, y a-t-il des couples de chevaux et de cavaliers à qui le parcours conviendra davantage ?
Ce sera un parcours classique, coulant, et cette arène est très difficile parce qu’il y a 40 000 ou 50 000 spectateurs. Je dois mettre des obstacles dans tous les coins parce que tout le public veut voir un cheval de près. Ce ne sera pas un petit parcours technique. Ce sera un long parcours classique. Évidemment, avec des distances, la rivière, le double de bidets triple et des doubles combinaisons.
Pensez-vous que l’ambiance affecte les performances des chevaux ?
Je pense que les chevaux qui courent le Rolex Grand Prix connaissent ce type d’ambiance et ils connaissent très bien ce type d’endroits. Les chevaux ne seront pas surpris par le public et la musique. Ce sont des professionnels, tout comme les cavaliers.
Quel aspect de votre travail préférez-vous ?
Nous préparons le parcours du Rolex Grand Prix de dimanche des semaines à l’avance. C’est toujours intéressant de voir le résultat et c’est ce que je trouve si beau et palpitant, parce que nous ne connaissons jamais le résultat. Tout peut arriver. Nous travaillons avec des chevaux, nous n’avons ni moteurs ni machines.
Sur qui pariez-vous dimanche ?
Je ne sais pas – 70 % des 40 cavaliers au départ peuvent remporter l’épreuve et je croise les doigts pour le meilleur couple de la journée.
Produit ajouté à votre panier !