La Tourmaline Oil Cup à 1,60 m de vendredi soir fut disputée par 28 couples de chevaux et de cavaliers dans l’emblématique International Ring de Spruce Meadows. Le parcours très technique de 16 obstacles, dessiné par le chef de piste vénézuélien, Leopoldo Palacios, donna du fil à retordre à la majorité d’entre eux. Six cavaliers seulement ont assurés un sans-faute, à savoir Beezie Madden, Martin Fuchs, Mario Deslauriers, Max Kuhner, Daniel Bluman et Kevin Staut, et purent poursuivre l’épreuve avec le barrage de huit obstacles.
L’actuel numéro six mondial et double médaillée d’or olympique par équipe, Beezie Madden, et son extrêmement talentueux entier alezan de 11 ans, Darry Lou, réalisèrent une performance magique dans le barrage, s’acquittant d’un double sans-faute dans un temps imbattable de 42,81 sec.– Grand favori du public de Calgary, le couple termina avec plus de deux secondes d’avance sur le cavalier autrichien, Max Kühner, et son entier de 11 ans, Alfa Jordan. Quant au Suisse, actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, et son hongre gris de 10 ans, Silver Shine, s’octroyèrent la troisième position.
Le public de connaisseurs de Spruce Meadows attend maintenant avec impatience la BMO Nations’ Cup de samedi, qui sera disputée par 10 nations (la Belgique, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Mexique, les Pays-Bas, la Suède et les États-Unis). Dimanche, fera place à l’épreuve phare des CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et accueillera quelques-uns des meilleurs cavaliers et chevaux du monde. Ceux-ci s’affronterot dans le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année - le CP ‘International’, présenté par Rolex.
Y aura-t-il des passages délicats dans le parcours de dimanche ?
Je fais toujours en sorte que la majorité des obstacles présentent le même niveau de difficulté. Ça commence gros, mais pas trop dur. Dans la première manche, il y aura une combinaison triple avec le fossé, qui, je crois, posera quelques difficultés aux concurrents. J’ai aussi inclus un double vertical après la rivière, qui sera difficile lui aussi. Ensuite, dans la seconde manche, le double de bidets sera assez piégeant.
J’ai entendu dire qu’il risquait de pleuvoir dimanche. Toutefois, d’après ma longue expérience de plus de vingt-cinq ans comme chef de piste ici à Calgary, les prévisions peuvent changer d’une minute à l’autre. Je connais parfaitement cette piste, donc si le temps se gâte, je sais où se trouvent les bonnes et les mauvaises parties du parcours. Par conséquent, je peux l’adapter pour veiller à ce que les obstacles soient aux bons endroits.
À combien de sans-faute vous attendez-vous ?
À pas plus de trois et pas moins d’un !
À quels couples de chevaux/cavaliers pensez-vous que le parcours conviendra le mieux ?
Je pense que le parcours plaira plus aux petits chevaux athlétiques et aux grands chevaux avec beaucoup de puissance. J’ai essayé de donner des chances égales à ces deux types de chevaux.
D’après vous, qui va remporter le CP ‘International’ présenté par Rolex ?
C’est très difficile à dire. Nous avons cinq des dix meilleurs cavaliers mondiaux de saut d’obstacles qui participent ce dimanche au CP ‘International’, présenté par Rolex. C’est quasiment impossible de prédire le cavalier qui va gagner. Spruce Meadows semble plutôt bien réussir au vainqueur de l’année dernière, Sameh El Dahan, alors peut-être qu’il a sa chance. Mais cette piste intimide les chevaux et les cavaliers, surtout quand les tribunes sont pleines et que les drapeaux battent au vent. Les chevaux ont besoin d’expérience, donc ceux qui sont déjà venus et ont eu de bons résultats ici ont de meilleures chances.
Comment êtes-vous devenu chef de piste ?
À l’origine, j’étais cavalier dans l’équipe nationale du Venezuela. Je suis né dans une famille de cavaliers – mes frères montaient à cheval et mon père aussi. Seul mon frère ainé était professionnel et les autres, comme moi, étaient amateurs. Mais aujourd’hui, plus aucun membre de la famille ne pratique l’équitation ! La situation au Venezuela s’est dégradée et comme le saut d’obstacles est un sport qui coûte cher, j’ai décidé de faire carrière comme chef de piste. J’ai toujours aimé concevoir et créer des choses, alors je suppose que je pourrais dire que je suis un architecte frustré. J’ai commencé par concevoir des parcours dans le monde entier, gratuitement ; cependant, je me suis retrouvé à trop en faire et à perdre de l’argent, alors j’ai su qu’il était temps que je fasse payer mon expertise pour gagner ma vie.
C’est ainsi que j’ai commencé à gagner ma vie en tant que chef de piste. Je me souviens qu’une année, j’ai travaillé sur 42 concours à travers le monde, avec seulement 10 semaines de repos – j’étais toujours en voyage. Aujourd’hui, je travaille toujours sur beaucoup de concours, mais une grande partie de mon travail consiste à superviser la conception et à conseiller les comités d’organisation.
Qu’est qui vous paraît le plus difficile ?
Une difficulté à laquelle les chefs de piste sont souvent confrontés est le manque de matériel. Toutefois, à Spruce Meadows, mes assistants et moi avons à notre disposition un matériel exceptionnel – il y a beaucoup d’obstacles extrêmement variés. Spruce Meadows à l’un des parc d’obstacles le plus vaste de tous les endroits où j’ai eu l’occasion de construire. Il content des obstacles venants aussi bien des Jeux Olympiques, championnats du monde et d’Europe ou encore Panaméricain.
La difficulté ici à Spruce Meadows est de veiller à ce que le parcours du CP ‘International’, présenté par Rolex dimanche soit grandiose, car c’est le rendez-vous emblématique de l’année. Les difficultés auxquelles je suis confronté sont atténuées par la fantastique équipe d’assistants que j’ai autour de moi. Ils sont très expérimentés et travaillent depuis longtemps avec moi, ils savent ce qu’il me plaît et ils m’apportent une aide précieuse.
Vous avez grandi à Calgary. J’imagine que c’est un rêve devenu réalité que de concourir à Spruce Meadows ?
C’est un grand honneur de faire partie des ‘Masters’ et d’être l’une des cinq représentantes du Canada, cette semaine. Je suis originaire de Calgary et Spruce Meadows est mon concours local, donc je suis reconnaissante de participer à une si formidable semaine.
Votre père et vos frères sont des joueurs de polo connus. Quant à votre mère, c’est une cavalière passionnée. Avez-vous envisagé de faire carrière dans un autre domaine que l’équitation ?
Je pense que j’ai toujours envisagé d’entrer dans l’entreprise familiale, et ce n’est pas exclu pour l’avenir. J’y ai déjà travaillé par le passé entre les concours. Mais je crois que, pour l’instant, ma carrière avec les chevaux se déroule plutôt bien, que c’est difficile de voir plus loin que le concours suivant et la saison prochaine, notamment avec certains des objectifs que je me suis fixés avec les chevaux actuellement.
L’ambiance ici est l’une des meilleures du monde ; qu’est-ce que cela vous fait de concourir ici devant votre public local ?
C’est incroyablement spécial. Tout d’abord, il y a beaucoup de gens que je connais dans le public, des amis et de la famille. Mais aussi, à Calgary, nous avons un public de connaisseurs en saut d’obstacles. Il y a des gens qui viennent à Spruce Meadows depuis des décennies, qui comprennent et qui apprécient vraiment le sport. Par conséquent, faire un beau parcours devant un public aussi passionné, c’est beaucoup plus spécial que de concourir devant des gradins vides.
Quels chevaux montez-vous cette semaine ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur eux ?
J’ai deux chevaux FEI cette semaine, qui ont tous les deux dix ans – ma jument, Catinka, et un hongre qui s’appelle Valentino. Je les ai tous les deux depuis un certain temps déjà : Catinka depuis ses sept ans et Valentino depuis le début de sa neuvième année. Ils sont merveilleux, ce sont de vrais athlètes avec un cœur énorme.
Catinka est une vraie diva. Elle pourrait vous faire tomber si vous vous battiez sur le plat, mais dès que vous entrez en piste, c’est un lion. Ce n’est pas un grand cheval, mais elle saute en y mettant tout son cœur et elle a beaucoup de technique. Elle est brillante pour sa stature, car même si elle n’est pas très grande, j’ai l’impression de monter un géant.
Valentino est trop mignon. C’est un coquin, mais quand vous entrez en piste, il est très loyal et talentueux, et c’est un incroyable deuxième cheval à avoir amené ici cette semaine.
Quel est le conseil que vous donneriez à quelqu’un qui veut devenir cavalier professionnel ?
Si vous envisagez de faire carrière dans le sport équestre, vous devez vous concentrer sur l’amour que vous portez aux chevaux. Ce n’est pas une voie pour vous si vous êtes seulement attiré par le mode de vie ou les strass et les paillettes de la vie d’athlète, puisque ça n’est pas ça. En fin de compte, il faut être passionné par les chevaux, par les monter et par leur bien-être ; vous devez vous y consacrer corps et âme si vous voulez pratiquer ce sport parce que tout le reste finit par s’estomper.
Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?
Mets tes jambes !
Qui est votre plus grande source d’inspiration ? Avez-vous une idole dans le show jumping ?
Il y a quelques cavaliers que j’admire énormément, comme Beezie Madden et Laura Kraut. Je pense que ce sont non seulement deux des meilleures cavalières du monde, mais aussi deux des meilleurs cavaliers mondiaux, incontestablement. Elles démontrent que vous pouvez être au sommet dans ce sport, quelles que soient vos origines. Et j’apprécie vraiment le fait que nous pratiquons un sport dans lequel les hommes et les femmes sont sur un pied d’égalité. Ce sont deux de mes modèles, qui montrent aux femmes qu’elles peuvent atteindre le sommet.
Quel est votre objectif pour cette année ?
Mon objectif pour cette année est de continuer à engranger de très bons résultats en Grands Prix. J’aimerais représenter le Canada au début de l’année prochaine, donc je me concentre tout particulièrement sur une occasion comme ces ‘Masters’ ici, avec Rolex, notamment le Grand Prix de dimanche. Si je pouvais avoir de bons résultats dans les épreuves à 1.60 m cette semaine, alors je pense que ça démontrera vraiment que j’ai ce qu’il faut pour faire partie de l’équipe qui s’annonce pour une année olympique.
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping fait de ce sport une vitrine qui attire l’attention du public et ça donne un objectif à atteindre.
Quel est votre rêve en saut d’obstacles ?
Mon rêve est de faire partie des douze meilleures du CP ‘International’, présenté par Rolex, ici à Spruce Meadows.
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