Ces chevaux qui ont marqué Palexpo (2/6) : Baloubet du Rouet
Cette saison, les newsletters du CHI de Genève rendent hommage aux chevaux de légende ayant marqué l’histoire du concours genevois, soit à compter de 1991, année de la première édition disputée à Palexpo. Pour ce deuxième numéro, il était difficilement possible de passer à côté de l’un des plus beaux palmarès inscrits à Genève : celui de Baloubet du Rouet.
Pour relire le premier numéro de notre série consacrée aux chevaux de légende, c'est par ici :
Voilà un quart de siècle que Rodrigo Pessoa et son fidèle compagnon ont écrit une page d’histoire au Concours Hippique International de Genève, en remportant non pas une, ni deux, mais bien trois fois le Grand Prix, à l’époque étape de Coupe du Monde. Mais à quelques jours de la septième participation olympique du champion brésilien, c’est aussi l’occasion de se remémorer que le couple légendaire a également remporté l’or aux Jeux d’Athènes, il y a tout juste 20 ans !
Si le bel alezan s’est éteint paisiblement à l’âge de 28 ans il y a quelques années, il continue de faire parler de lui régulièrement, car il a engendré d’innombrables cracks, à l’image de Sydney Une Prince, Balou du Rouet, Dubaï du Cèdre pour ne citer qu’eux… Né en 1989 chez Louis Fardin, à l’élevage du Rouet dans la Manche, il est débourré par Rémy Bourdais et confié à Nelson Pessoa, le père de Rodrigo, qui est sur sa selle finaliste du championnat du monde des chevaux de 6 ans avant d’être sacré champion de France des 7 ans puis d’être finaliste des jeux équestres mondiaux de Rome, tout en présentant ensuite une reprise de dressage à Palexpo ! Quelle belle carrière déjà, qui continuera de s’écrire avec Rodrigo. En juin 1998, Baloubet change donc de cavalier, troque un Pessoa pour un autre, et débute une autre page d’histoire avec Rodrigo. Six mois plus tard, le couple remporte son premier Grand Prix du CHI de Genève…
Genève, avec son atmosphère électrique et son public passionné, a été le théâtre de bien des exploits du puissant mais agile étalon et de son cavalier. La première victoire marquante de Baloubet du Rouet et Rodrigo Pessoa en 1998 a démontré leur harmonie parfaite et leur détermination sans faille. Cette année-là, le duo a impressionné par sa maîtrise technique et sa fluidité, remportant le Grand Prix avec la manière et attirant ainsi une seconde fois l'attention du monde entier. Quelques mois auparavant, il s’était en effet déjà imposé lors de la finale de la Coupe du Monde à Helsinki.
Un triplé historique
Un an plus tard, Baloubet et Rodrigo reviennent à Genève pour confirmer leur suprématie. Au terme d’une performance impeccable, leur aisance sur les obstacles leur permet de réitérer l’exploit. Ces deux victoires consécutives solidifient leur réputation, et ils inscrivent déjà leurs noms parmi les plus grands de l'histoire du concours genevois. Mais la légende s’écrit véritablement l’année suivante, en 2000, où ils signent une troisième victoire consécutive. Cet exploit rarissime témoigne de leur symbiose et de leur capacité à se surpasser. Baloubet, avec sa fougue et son saut impressionnant, et Rodrigo Pessoa, avec son talent et son sang-froid, ont offert un spectacle inoubliable. Qui ne se souvient pas de leur tour d’honneur, au triple galop, sous l’acclamation d’un public genevois conquis ? Ce triplé, historique au CHI de Genève, fait miroir avec le triplé également légendaire décroché lors des finales de Coupe du Monde 1998, 1999 et 2000 par ces deux mêmes champions d’exception.
Le Concours Hippique International de Genève n'est pas seulement une compétition pour Baloubet du Rouet et Rodrigo Pessoa, mais aussi le théâtre où leur partenariat unique s'est épanoui. Leur entente presque télépathique et leur capacité à se transcender dans les moments cruciaux ont fait d'eux des icônes du saut d'obstacles. « Baloubet est un cheval extraordinaire, doté d'un talent naturel et d'une intelligence rare », racontait souvent Rodrigo Pessoa. Cette complicité exceptionnelle transparaissait dans chaque saut, chaque virage du parcours. « J'avais l'impression que nous pouvions surmonter n'importe quel obstacle, il avait une confiance inébranlable et une volonté de fer. Chaque fois que nous entrions en piste, c'était comme une danse parfaite. Il comprenait mes moindres indications, et moi ses moindres réactions», confiait le Brésilien en se remémorant leurs moments de gloire, à Genève et ailleurs.
Les deux complices ont marqué de leur empreinte non seulement le CHIG, mais toutes les pistes du monde grâce à des victoires spectaculaires et à une relation hors du commun. Cette légende perdure et continue d'inspirer les générations futures dans le monde des sports équestres, bien des années plus tard…
Aurore Favre
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