Quel suspense, une fois encore. Le Rolex Grand Prix de Genève, édition 2024, est sans nul doute un grand cru. Il récompense un couple méritant d’être, pour la première fois, sous le feu des projecteurs. Harrie Smolders et Monaco ont en effet remporté leur premier Grand Prix majeur, récompensant ainsi une régularité exceptionnelle ces dernières années.
Ces quatre dernières années, le Néérlandais et son incroyable bai de 15 ans sont montés à pas moins de dix reprises sur la deuxième marche d’un podium de Grand Prix 5*, notamment ceux de Bois-Le-Duc en 2022, ou encore de Londres et… Genève en 2021 ! Aujourd’hui, ils ont enfin ajouté une victoire de prestige à leur palmarès impressionnant. Et avec la manière.
Cet après-midi, ils étaient quarante au départ, tous plus désireux les uns que les autres de s’illustrer dans la dernière étape de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping. D’ailleurs, tous les cavaliers avaient misé sur leur meilleure monture pour l’occasion. Le Rolex Grand Prix de Genève, c’est la cerise sur le gâteau d’une année 2024 riche en émotions, pour beaucoup la dernière case à cocher sur le calendrier avant de prendre quelques jours de repos, et démarrer un nouveau cycle en 2025. Alors évidemment, Gérard Lachat et Grégory Bodo, le duo aux commandes de la construction de ce GP, se devait de proposer un tracé assez sélectif pour ne garder que la crème de la crème au barrage. Un défi relevé, puisque seuls dix paires parvenaient à signer ce sans-faute tant convoité.
Harrie Smolders était ainsi le premier à s’élancer dans un barrage au dessin jouant autant sur les virages courts que la vitesse au sol. Le cavalier de 44 ans mettait alors d’emblée la barre très haut, faisant confiance à son fidèle Monaco pour des abords serrés et risqués. Difficile pour ses concurrents de trouver les clés pour le battre. Il fallait tout tenter, et cela a parfois provoqué des surprises, comme Martin Fuchs et Leone Jei, pourtant en grande verve ce weekend, qui rataient leur barrage avec deux fautes, ou encore Ben Maher qui était pénalisé d’une barre en sortie de double avec Point Break. Après les cinq premiers barragistes, il était clair pour tout le monde que la tâche allait être très ardue, et que seul ou presque un miracle pouvait déloger Harrie Smolders et Monaco de leur piédestal.
Deux «outsiders» assuraient un tout petit peu plus pour se garantir d’avoir un pied sur le podium. La surprise Giulia Martinengo Marquet d’abord, avec son formidable Delta Del'isle. Déjà époustouflante au parcours initial, la paire prouvait à nouveau son entente et sa maîtrise au barrage, signant le deuxième sans-faute. Le jeune prodige Belge Gilles Thomas ensuite, avec Ermitage Kalone, pour le troisième parcours vierge du jump-off. Il n’en restait alors plus que deux pour inquiéter Harrie Smolders. Peder Fredricson et son expérimenté Catch Me Not S buttaient sur le juge de paix de ce barrage, l’oxer du Pont des Arts de Paris. McLain Ward et Ilex enfin. Et on sait à quel point l’Américain peut être rapide ! C’était encore une fois le cas aujourd’hui, puisqu’il était le seul à abaisser le chronomètre de référence… Mais il faisait tomber l’ultime vertical aux couleurs Rolex… Pour la deuxième année consécutive, c'est donc le premier à s’élancer au barrage qui remporte – avec la manière – le Rolex Grand Prix de Genève.
Ils ont dit:
Harrie Smolders: «La position d’ouvreur n’est jamais facile, car le niveau est très haut et tout le monde peut ainsi te voir et te copier ou affiner sa stratégie en fonction de ton parcours. J’ai pris tous les risques sans calculer, et je n’étais vraiment pas sûr que cela suffise aujourd’hui. J’ai beau être fairplay et être le premier à féliciter mes concurrents lorsqu’ils gagnent, je trouve que Monaco a vraiment mérité cette victoire. Après avoir été si souvent deuxième, c’est légitime qu’il soit enfin devant.»
Giulia Martinengo Marquet: «C’est sans aucun doute l’épreuve la plus difficile que j’aie jamais monté, d’autant plus avec ce cheval. J’étais très nerveuse, car mon weekend n’était pas à la hauteur de mes attentes, mais Delta méritait que j’aie du courage aujourd’hui. Je rêvais de venir à Genève depuis toujours, ce résultat signifie donc énormément pour moi. Mon équipe et mon cheval méritaient cela, je ne pourrais être plus heureuse. Delta est définitivement la star de la journée, et je crois que je réalise à quel point un cheval peut changer votre vie et votre carrière.»
Gilles Thomas: «L’an dernier, nous avions eu beaucoup d’offres d’achat pour Ermitage, et c’était un risque de ne pas le vendre. Cette troisième place récompense donc notre pari, et je suis très heureux pour mes propriétaires et pour lui. De mon côté, je suis très fier, car c’était très difficile, et ce résultat est un accomplissement magnifique. Nous n’avons pas encore toute l’expérience pour être rapide avec Ermitage, je savais que je ne pouvais pas battre Harrie, mais j’espérais peut-être rattraper Giulia !»
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