À la veille du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, les deux Romands sélectionnés dans l’équipe helvétique de concours complet, Robin Godel et Mélody Johner, font le point sur leur état d’esprit, leur préparation et leurs objectifs.
Vous monterez respectivement Toubleu de Rueire (Mr.Blue x Bayard d’Elle) et Grandeur de Lully CH (Greco de Lully x Apartos). Quel a été leur programme jusqu’au jour J ?
Mélody : Un peu de travail sur les trois disciplines, même si je n’ai pas ressauté de vrais obstacles de military. Toubleu présente une bonne fraîcheur, que j’ai dû maintenir, mais aussi canaliser !
Robin : J’ai tenté de garder un programme normal pour ne pas changer ses habitudes. Juste avant de partir pour Paris, nous avons effectué un stage de deux jours à Zurich avec l’équipe pour travailler en dressage avec Oliver Oelrich et Gilles Ngovan, et à l’obstacle avec Markus Fuchs.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’approche du concours complet des JO de Paris ?
Mélody : D’abord, cela a été un grand soulagement pour moi d’être parmi les trois sélectionnés : cela signifie que j’ai fait mes preuves. Toubleu n’était arrivé que depuis un an dans mes écuries avant les JO de Tokyo et tout s’était passé très vite. Nous avions d’ailleurs un rôle d’outsiders en 2021. Cette fois, j’ai l’impression que tout s’organise parfaitement depuis près de trois ans. Pour autant, j’essaie de rester sereine et de garder en tête que nous ne sommes à l’abri de rien, car un cheval reste un être vivant.
Robin : Je suis serein. La motivation est là, mais je suis plutôt calme en général, et je pense que c’est aussi une bonne chose pour mon cheval. J’essaie d’appréhender cette échéance comme n’importe quel autre concours, sans pression supplémentaire. Avec Grandeur, nous nous connaissons par cœur. Aujourd’hui, il est en forme comme jamais ! Il a remporté tous les concours auxquels il a participé cette année, donc c’est plutôt encourageant.
Robin Godel et Grandeur de Lully CH en décembre 2023 au CHI de Genève ! - © CHI de Genève / Photo Bujard
Quelles sont vos ambitions personnelles et collectives ? Et qui redoutez-vous ?
Mélody : J’avais terminé 17e à Tokyo, donc j’aimerais finir dans le top 15, voire le top 10. Je pense que mon rôle est vraiment de donner le meilleur de moi-même pour servir le collectif. Sans aucun doute, l’Angleterre devrait être sur le podium, mais les Français risquent d’être galvanisés par leur public. La troisième place se jouera par la tactique et les potentielles prises de risques, compte tenu des équipes de trois cavaliers. De fait, le bronze peut revenir à plusieurs pays… et pourquoi pas à la Suisse !
Robin : Le podium individuel se jouera entre les Britanniques et Michael Jung. À titre personnel, je vise un top 8. En revanche, notre collectif est très fort sur le cross, et je pense que nous sommes capables de monter sur le podium. Les équipes de trois seront finalement peut-être un atout, car si une équipe leader prend trop de risques ou commet une faute, cela nous sera bénéfique. Pour autant, il faudra se méfier des Britanniques, mais également des Allemands et des Américains.
Que vous inspire le fait que les JO se déroulent à Versailles ?
Mélody : Participer à des JO en France revêt un caractère spécial, car les sports équestres y ont vraiment une portée immense. Et Versailles est un lieu chargé d’histoire.
Robin : Je n’ai pas de lien particulier avec la France. En revanche, cela est pratique pour nous en termes de distance et de climat. Cela est aussi plus simple pour nos proches, même s’il a été très compliqué de trouver des billets. Si l’organisation fonctionne bien, cela donnera des Jeux fantastiques, dans un cadre merveilleux.
Propos recueillis par Sophie Lebeuf
Produit ajouté à votre panier !